Je vous propose de découvrir une jeune pousse bretonne qui démontre des savoir-faire innovants dans les domaines de l’intelligence artificielle et du traitement d’images satellites. Bien que majoritairement tournée vers l’urbanisme, l‘approche de la startup offre des perspectives intéressantes dans les domaines de l’exploitation automatisée des images satellites ainsi que dans le croisement de données géolocalisées pour modéliser et comprendre une pluralité d’environnements. 

logo402x

 

 

Créée en 2017 à Rennes, la société Kermap utilise des algorithmes d’intelligence artificielle pour apporter des réponses concrètes en matière d’urbanisme aux collectivités. A la croisée des chemins, la jeune pousse croise des données scientifiques avec des images satellites ou aériennes pour élaborer des produits précis permettant d’affiner la connaissance de l’environnement urbain et de modéliser ses évolutions.

Porté par une équipe de chercheurs spécialisés en télédétection, Kermap répond principalement aux sollicitations des collectivités pour produire un large panel de produits, allant de cartographies végétales très précises des villes, de la modélisation du climat à l’échelle d’un quartier, ou encore de l’élaboration de modèles prédictifs permettant de simuler l’impact de nouveaux aménagements.

Principalement focalisés sur l’urbanisme, les travaux de la startup permettent notamment de simuler les impacts liés à la création de nouveaux quartier sur l’environnement urbain et d’identifier les projets les moins défavorables au climat urbain. Les études que propose la startup permettent aux métropoles d’évaluer avec plus de précision les nouveaux projets et de soutenir plus efficacement leurs démarches d’aménagement. A ce titre, Kermap ambitionne de proposer des diagnostics précis aux collectivités à travers une gamme de produits variés et sur étagère, en tirant profit de l’imagerie satellitaire dont l’offre ne cesse de se diversifier.

L’imagerie satellitaire, une référence

Les satellites d’observation ouvrent de nombreuses perspectives, ils permettent d’acquérir des informations fiables et précises, avec une fréquence de revisite permettant de suivre régulièrement les évolution d’une zone géographique précise. L’exploitation de ces images permet d’extraire de nombreuses informations de valeur et facilite la réalisation de cartographies précises sur lesquelles les collectivités vont pouvoir s’appuyer pour mieux comprendre l’environnement urbain et prendre des décisions adéquates pour faire évoluer leurs territoires.

« L’apprentissage machine permet un gain de temps considérable et une réduction du coût de production des données », Antoine Lefebvre, Président de Kermap

L’intelligence artificielle va quant à elle permettre d’automatiser l’extraction de ces informations et de gagner un temps considérable dans l’élaboration de ces produits. Cette approche conduit la startup à penser l’industrialisation du processus de traitement des images via des plateformes cloud, tels que AWS ou encore les DIAS (plateformes mises en place dans le cadre du programme d’observation spatial européen Copernicus) pour développer une véritable logique de service. Le programme Copernicus à lui seul génère une manne de données considérable qui représente un fort potentiel pour permettre à la startup d’élaborer une grande variété de produits (végétation, climat, occupation du sol, pollution atmosphérique etc.) destinés aux villes, un sujet encore considéré comme le parent pauvre de l’exploitation d’images selon le président de Kermap.

L’innovation au profit de la transition écologique

Si l’IA permet à la startup de valoriser les images, elle lui permet également d’optimiser les modèles et de les généraliser selon les types d’espaces étudiés. Après avoir identifié la végétation arborée sur les images, ces modèles permettent par exemple d’estimer le volume de biomasse correspondant et d’en déduire son potentiel de séquestration du carbone. Les produits élaborés par Kermap facilitent la transition écologique des territoires et permettent aux villes de faire face à de nombreux enjeux (climat, végétalisation, santé publique, etc…). Ces produits contribuent par exemple à la mise à jour du plan local d’urbanisme ou encore à constater l’augmentation du nombre de logements au détriment des espaces verts.

« Nous modélisons et quantifions des phénomènes significatifs pour une gestion raisonnée de la ville », Antoine Lefebvre

Lauréate de plusieurs challenges (Airbus, Banque Populaire, Copernicus), la startup a été sélectionnée en 2017 pour le programme d’incubation de l’Institut Géographique National (IGN) à l’IGN FAB et travaille sur la réalisation d’un outil proposant des données homogènes sur la végétation en milieu urbain. Ce partenariat avec l’IGN permet notamment à la startup de comparer ses produits avec les données standardisées produites par l’IGN. outre la mise à disposition de données, l’IGN apporte son expertise sur de nombreux sujets et technologies, telles que la reconstitution 3D à partir d’images stéréoscopiques.

Perspectives

La startup ne manque pas d’ambitions et travaille activement sur de nombreux sujets afin de développer son offre. De la mécanique des fluides à la dispersion de polluants dans l’environnement urbain, les sujets ne manquent pas. Le développement de l’Internet des objets (IoT) représente aussi l’opportunité de combiner des données captées directement depuis le terrain avec les analyses d’images, et élaborer des analyses encore plus précises.

Si Kermap propose avant tout des services dédiés aux professionnels de l’aménagement, certains de ses produits pourraient répondre aux problématiques d’autres secteurs, où la compréhension de l’environnement est déterminante.

Jean-Philippe Morisseau

Une réflexion sur “Kermap, la startup qui valorise l’imagerie satellitaire au profit des territoires

Laisser un commentaire