J’aurais le plaisir d’intervenir au colloque qui se tiendra à la Société de Géographie sur le thème « La géographie militaire, un savoir stratégique pour les armées françaises depuis le XIXe siècle » le 13 mai prochain.

Ce colloque est organisé sous la direction de Philippe Boulanger (Professeur à Sorbonne Université Lettres, laboratoire Médiations) et du Colonel Arnaud de Vachon (chef du bureau géographie hydrographie océanographie météorologie du Commandement pour les opérations interarmées), en partenariat avec l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire.

Intitulée « La géographie militaire à l’aune de la cartographie collaborative », mon intervention sera l’occasion de revenir sur l’intérêt que représente la cartographie collaborative pour améliorer la connaissance de l’environnement opérationnel pour les forces armées.

Pour découvrir le programme du colloque c’est ici.

Résumé

Les géographes militaires ont toujours été au défi d’établir une cartographie fidèle de l’environnement opérationnel en jonglant entre d’importantes contraintes (niveau de connaissance, de précision, d’actualisation et de temps), imposées par les opérations mais aussi par les moyens dont ils disposent. Si les nouvelles technologies de l’information ont ouvert de nouvelles perspectives quant à la possibilité de produire et d’échanger des informations géolocalisées plus rapidement, il n’y a pourtant pas eu de rupture conceptuelle majeure dans ce domaine.

La vision descendante et cloisonnée de la majorité des systèmes d’informations utilisés par les armées n’a laissé que peu de place à l’intelligence collective, pourtant propice aux retours d’expériences. Dès le début des années 2000, les nouvelles pratiques du « Web 2.0 » ont pourtant rendu possible d’impliquer chaque membre d’une organisation pour participer à la création, la collecte et l’analyse d’informations.

Cette révolution des pratiques de production traditionnelles, c’est ce que l’on appelle le Crowdsourcing ou encore le Community Sourcing lorsqu’il est appliqué à une organisation. Appliquée au monde des armées, elle renforce le rôle de chaque combattant en tant que maillon essentiel de la chaîne pour prendre « l’empreinte » du terrain.

Si ce concept semble brouiller la frontière entre producteurs et usagers des informations, il apporte un vent nouveau sur la géographie militaire. Les conflits en Irak et en Afghanistan ont poussé certaines armées à s’intéresser de près à ces outils collaboratifs pour faciliter le partage des connaissances et la remontée d’informations fiables et actualisées.

Certains de ces outils d’ailleurs sont aujourd’hui devenus essentiels aux combattants et leur permettent de faire face plus efficacement à des environnements complexes et en constante évolution. Le succès du système Tactical Integrated Ground Reporting (TIGR) au sein de l’US Army illustre le bienfondé de cette démarche dans le contexte militaire et ouvre des perspectives plus qu’intéressantes quant au développement d’une nouvelle conception de la géographie au sein des forces armées.

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25 réflexions sur “La géographie militaire, un savoir stratégique pour les armées françaises depuis le XIXe siècle.

    1. Un des premiers Atlas mondial date de 1140, financé par le Roger II, roi de Sicile:

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    1. La puissance et le pouvoir, dans une période qui ressemble fortement au grand retour de la Compagnie des Indes et ses pairs, a des moyens colossaux à sa disposition.

      On fixe notre attention sur des gadgets pour nous faire oublier des décennies d’investissements à plusieurs milliers de milliards de dollars depuis la seconde guerre mondiale.

      Bien plus puissants que bien des moyens étatiques et employés même par les États-Unis eux-mêmes, alors qu’ils sont la première puissance mondiale…

      Le conflit ukrainien en offre l’illustration:
      https://www.bfmtv.com/tech/tres-difficile-de-faire-sans-les-craintes-des-ukrainiens-de-perdre-le-reseau-internet-starlink_AD-202211010398.html

      Elon Musk n’en est qu’un instrument, comme le montre son réseau de satellites Starlink pour les ukrainiens, mais c’est loin d’être le seul exemple, juste avec ce personnage:
      https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/18/la-doctrine-musk-technopolitique-dun-geant-technologique/

      On peut le décliner sans peine avec tous les GAFAM et leurs équivalents chinois…
      https://www.zdnet.fr/blogs/infra-net/internet-un-volume-de-trafic-vertigineux-qui-n-existerait-pas-sans-infrastructures-39827832.htm

      https://korii.slate.fr/tech/amazon-sidewalk-reseau-geant-mesh-wifi-surveillance-vie-privee-objets-connectes

      Quis custodiet ipsos custodes?
      https://www.lefigaro.fr/vox/monde/chine-et-occident-convergeront-ils-vers-une-gestion-des-individus-par-algorithmes-20211226

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      1. Attention à ne pas avoir une guerre de retard dans cette complexe affaire.
        https://www.journaldunet.com/web-tech/cloud/1500977-cloud-souverain-le-gouvernement-ouvre-la-porte-a-google-et-microsoft/

        La place prise par les milliardaires américains est prépondérante en matière de plateforme numérique et de puissants services de renseignement leur font confiance pour garder les données récoltées dans leurs cloud.

        Sans Amazon, des pans entiers d’internet n’existerait pas, ce n’est pas pour rien que cette multinationale était favorite pour remporter le contrat JEDI aux États-Unis:
        https://www.lemonde.fr/economie/video/2021/12/20/comment-amazon-est-devenu-un-empire_6106798_3234.html

        Dans le domaine du renseignement d’origine électronique, Amazon a déjà un temps d’avance par rapport aux États…
        https://korii.slate.fr/tech/amazon-sidewalk-reseau-geant-mesh-wifi-surveillance-vie-privee-objets-connectes

        Amazon qui a aussi des projets pour l’espace:
        https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/constellations-internet-amazon-a-t-il-une-chance-face-a-spacex_787338

        Les GAFAM sont de manière globale plus puissante que les États et même les États-Unis font appel à eux pour les compétences les plus pointues:
        https://www.zdnet.fr/actualites/amazon-google-oracle-et-microsoft-se-partagent-les-restes-du-dernier-jedi-39951016.htm

        Avec son côté cabot de communicant, Elon Musk n’est que le sommet de l’iceberg.
        https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/18/la-doctrine-musk-technopolitique-dun-geant-technologique/

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  1. La France a récemment engagé le renouvellement de ses capacités spatiales:
    https://theconversation.com/satellites-les-yeux-les-oreilles-et-le-porte-voix-de-la-defense-francaise-dans-lespace-187381Pour cela, il faudrait des lanceurs.

    Résumons la situation :, report du lancement de CSO-3 suite au retrait de Soyouz, échec de Vega-C, Ariane 5 plus produite, Ariane 6 espérée au mieux fin 2023, et deux Pléiades Neo stratégiques pour Airbus (face à Maxar) et les armées (gros clients) perdus.

    On est mal Patron, on est mal…

    L’échec de VEGA-C a de lourdes conséquences:
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/21/la-perte-de-vega-c-un-echec-severe-pour-l-europe-spatiale_6155298_3234.html

    Ariane 6 pas encore au point et Ariane 5 plus produite…
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/satellites-europeens-lances-par-spacex-la-terrible-defaite-de-l-europe-spatiale-937632.html

    https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/le-nouveau-report-dariane-6-met-a-mal-leurope-spatiale-1871062

    Pour le « porte-voix », il y aura aussi du retard…
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-retard-du-satellite-allemand-h2sat-repousse-le-lancement-de-syracuse-4b-948096.html

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